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Pour que le petit funambule ne tombe plus jamais de son fil...

23 janvier 2013

Lettre à Yan

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Yan,

Pourquoi m'as tu abandonner... Je ne comprends pas comment tu as pu me laisser comme ça, d'un coup, sans parler, me laissant avec un livre terminé entre les mains. Je t'en veux Yan! Tu peux pas transmettre toutes ces émotions, me transporter, me faire voler, et t'arrêter de penser! Qu'est-ce que je fais moi maintenant? Je dois rester sur ma fin? Je dois imaginer la suite, lorsque tu le regarderas à nouveau dans les yeux et que le monde entier s'écroulera tout autour de toi?

Explique moi Yan... Tu le fais tellement bien, mais explique moi ce que moi je dois faire. Pourquoi je n'ai pas de Mikaël moi? Je suis égoiste hein... Complétement égoiste. Je te parles de mes problèmes, de ce que je ressens. Mais toi tu as fais ça si bien... Yan, j'ai tellement l'impression de te connaitre, hein dis que tu es un peu une partie de moi, et qu'avant même que j'existe j'étais une petite partie de toi? Hein dis que tu me comprends, que tu voudrais m'aider...

Yan, il y a quelque chose que je ne comprends pas. Pourquoi tu ne lui a jamais dis? Pourquoi tu as toujours hésiter chaque fois que tu en as eu envie? "Je t'aime", il y a tellement de personnes qui se le disent sans le penser, qui rendent ces mots banals, comment as-tu fais pour ne jamais le dire en le regardant! Je t'en veux aussi pour ça Yan... Il le méritait, il avait besoin de l'entendre!!! Et d'un autre côté, ça rend tout le reste tellement magique...

Dis Yan, comment c'était lorsque la mer, toi et lui ne faisiait qu'un seul? Tu l'expliques tellement bien... Mais il manque quelque chose. Pourquoi je suis triste Yan... Plus je lisais, plus je parcourais les pages et plus j'étais embarquer, mon corps était parcouru de frissons, et j'avais tout comme vous deux ce sentiment de tristesse également qui ne partait pas. J'ai l'impression de te comprendre Yan, oh je sais que c'est prétentieux de dire ça, mais je t'assures, chaque mots que tu emploies, tout ce que tu ressens, je le comprends, je l'entends, je le vis.

Comment on fait Yan? Comment on fait pour faire à ce point ce que ton corps et ton coeur te dicte, faire toutes les folies du monde... Tu penses que moi aussi j'en serais capable? Bien sur que non... Parce que votre histoire est unique. Elle n'appartient qu'à vous. J'aurais peut-être un jour ma propre folie et je penserais à toi. Tu me donnes de l'espoir Yan. Parce que j'ai vu ton évolution, ce toi qui me ressemble tant au début, et ce toi que je voudrais connaitre à la fin... Ca me permets d'y croire Yan tu sais.

Je sais que t'écrire peut semble décaler, irrationnel, fou... Peut-être que je suis fou oui. Mais c'est exactement ce que tu aurais été capable de faire, je le sais! Personnes n'aurait compris, mais moi si. Alors je le fais et peu importe ce que pense les autres. Tu gardes une part de mystère Yan. Un mystère qui m'enveloppe, me rend heureux et terriblement triste à la fois. 

S'il te plait Yan, envois ma lettre à Mikael également. Je n'ai pas oser lui écrire à lui... Je sais que tu transmettras mes mots exactement comme il le faut, même simplement en y pensant très fort, il l'entendra et le comprendra. Ne me quittes pas Yan. Le jour où c'est moi qui serait dans la noirceur la plus totale, fais moi un signe, quelque chose, fais moi me souvenir de toi.

Tu ne mourras jamais, Yan...

Alexandre

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17 janvier 2013

La route est encore longue

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Je fais le plus beau métier du monde. L'un des seuls métier qui soit où je n'ai pas besoin d'employeur pour exercer. Je n'ai pas besoin de courir les castings ou de trouver un metteur en scène, non, j'ai des choses à transmettres et dès lors que j'aurais quelque chose de construit, de concrès dans son écriture, je peux m'associer avec les personnes que je choisis pour créer ce que j'ai à donner. Je peux être le propre créateur de mon art et de mon métier, et c'est une chance incroyable...

J'ai enfin compris que j'ai véritablement des choses à dire, que ma forme d'expression passe par l'art et que j'ai du potentiel. Moi qui n'avais pas confiance en moi, qui n'y croyais pas, je pense, après le nombre de rencontres que j'ai pu faire, les coups de pieds au cul, les encouragements et les félicitations, que j'ai ma place dans ce milieu, que je la mérite, que je travaille pour et que je ne prends la place de personne.

Je pense avoir compris qui je suis. Je pense que ma première pièce sera sincèere et belle. Je pense avoir les codes pour l'accomplir, pour la faire tourner, pour toucher les gens. Je pense savoir ce que je fais, je pense comprendre la direction que j'emprunte... Je pense que, même si nous n'en avons pas reparler, ma chouquette sera une merveilleuse collaboratrice sur ce projet ambitieux et humain.

Enfin je pense avoir compris qu'il faut que j'arrête de courir après le bonheur. Que je ne l'aurais pas complétement, que je ne suis pas fait pour parce que je ne le comprends pas, et que finalement c'est dans les moments les plus terribles que mon inspiration et la plus créatrice et que je trouve véritablement les états qu'il faut que j'incarne. C'est sans doutes un peu la malédiction de l'artiste...

Je sais que la route est encore longue. Mais je sais également que peu importe le chemin que j'emprunterais, peu importe la durée, toutes les directions se dirigent vers un seul et même objectif. Je sais enfin qui je suis, et je sais enfin qui vous êtes. Et je vous aime pour tout ce que vous représentez, parce que sans vous, je n'en serais pas là aujourd'hui. Il fallait que je trouve comment canaliser et vivre avec ma mélacolie, comment la transformer. J'ai trouver...

26 novembre 2012

Je ne suis pas sale

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Je ne suis pas sale. Je suis pas tout dégoulinant de honte et saleté. J'ai besoin de m'en persuader parce que certains jours comme aujourd'hui je doute, j'ai l'impression d'être dégueulasse, intouchable, répugnant. Un goût de honte, une odeur de peur, une peau marquée à jamais. Juste à cause des sales doigts dégueulasses qui ont touchés ma peau trop pure et trop douce et qui l'a entachée à jamais.

Une marque que je n'arrive pas à enlever. J'ai beau me laver, rester des heures sous l'eau, j'ai beau rincer et frotter, il reste cette marque infime, ce restant d'odeur que je traine depuis des années. Parfois je le sens pas, parfois j'en ai la nausée tant l'odeur me remonte à la george.

Je suis pas sale merde! On m'a salit, on m'a mis de la boue dans la bouche, sur les mains, sur mon corps et bien profondément dans le coeur. On s'y est appliqué, pour que ça reste tenace, pour que ça s'encrasse bien. Mais je n'y peut rien... L'odeur de la honte et de la peur doive partir, j'en ai marre de sentir fort, j'en ai marre de puer au beau milieu de la nuit en me réveillant, j'en ai marre de cette odeur répugnante qui me surprends au milieu de n'importe quel instant, au moment d'entendre un mot ou de voir un objet, je voudrais simplement sentir bon...

Detartré ce qui est profondément incrusté. Frotter, éponger, y mettre toutes nos forces pour que je ne sois plus un souillon où chaques parties du corps semble dégueulasse et où le cerveau trempe dans la boue. 

JE NE SUIS PAS SALE!!! On m'a posé cette saleté alors que je ne cherchais qu'à revenir avec un lézard...

Certains jours, des images me reviennent. Certains jours, je pue comme jamais.

 

9 octobre 2012

Ecrit nocturne

2012-10-08 23

Aujourd'hui je n'arrive pas à dormir. Ce blog n'intéresse pas grand monde mais je sais que j'ai au moins une lectrice fidèle, et rien que pour ça, ces soirs là, je me tourne encore vers lui. Parce que je sais que mes mots seront compris.

Je ne sais pas pourquoi je ne trouve pas le sommeil. Le trouble de ma vie, de mon être, de ce que je suis, de ce que je fais... Je sens que j'ai beaucoup changé depuis l'ouverture des premiers articles ici, et heureusement évidement. Je suis plus fort, plus endurci, plus vivant d'une certaine façon. Mais au fond, tout au fond de moi, il y a toujours mini-chouchou qui reste eveillé, le vrai moi envahit de doutes et de peurss, le vrai moi hyper-sensible et touché par les choses. Ce vrai moi que plus personnes ne connait excepté quelques personnes.

Est-ce bien d'être vu d'une façon différente que celle que l'on est réellement? Je n'ai pas la réponse et je ne l'aurais certainement jamais. Mais c'est la solution que j'ai trouvé pour être enfin apaisé. On m'a reproché d'en faire trop lorsque j'étais au lycée, d'être investit dans trop de choses et qu'il fallait que je prenne du temps pour moi, pour me poser, simplement pour me retrouver. Il faut croire que c'est une maladie tenace puisque des années plus tard je fais encore et toujours la même chose, je cours partout, je n'arrête jamais, je m'investis passionément dans tout ce que j'entreprends. Est-ce un besoin de reconaissance, une envie de tout connaitre ou un besoin vital de faire les choses? Certainement un peu des trois...

J'écris un peu au hasard, sans dire grand chose. Mais j'avais besoin de le faire. Faut-il une raison pour gribouiller quelques mots ici... Je ne pense pas. C'est un peu mon exutoire, mon petit endroit à moi où je peux être réellement moi-même. Alors je m'accorde le droit d'y faire ce que je veux, avec la certitude de ne pas être jugé ni dévisagé. 

16 septembre 2012

Un peu de recul...

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Parfois, on est triste sans raisons. Parfois, on est heureux, sans raisons...

Il suffit peut-être simplement de se poser, d'écouter une musique nostalgique, pas mélancolique, de regarder derrière soi et de se souvenir d'un garçon, d'une fille, d'un homme, d'une femme, d'un sourire, d'un film, d'une odeur, d'un geste, d'un rire... Se souvenir que tout n'a pas toujours était noir, se souvenir que des petits bonheurs de la vie, pas bien gros mais juste assez pour se sentir bien, ont toujours été là et le resteront.

Il suffit de regarder derrière soi oui, de se rappeler une belle histoire d'amour, une belle histoire d'amitié. Se souvenir que même si je suis plus un ado, j'ai vécu l'adolescence pleinement en faisant mes conneries, en étant simplement con mais honnête, se souvenir que j'ai toujours su me relever et que les personnes autour sont toujours là.

Il suffit de regarder la fumée de sa cigarette et de rire, savoir que ça a été vraiment une connerie de commencer à fumer, mais que ça veut dire que ce petit côté con est toujours là et que ça fait du bien. Regarder le calme autour de soit et réaliser qu'on à trouver une certaine forme d'équilibre, qu'il n'y a rien qui n'aille vraiment pas, que la vie continue et qu'on continuera à affronter les choses en restant vivant.

Il suffit peut-être de grandir. 

C'est peut-être ça, devenir adulte... Savoir se poser et sourire en se rappelant du cours de sa vie. 

 

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27 mai 2012

Luchador

Petite pause, où je partage avec vous "Luchador", le dernier film dans lequel je joue, tourné dans de véritables conditions professionnels. Je ne pourrais pas dire tout ce que j'ai ressentis en tournant ce film, mais j'espère que vous le comprendrez et que vous ressentirez tout cela en le regardant, et que vous aurez autant de plaisir à le regarder que j'en ai eu à faire partie de ce projet.

 

12 avril 2012

Nouveau texte, écrit au détour des musiques de Ludovico Einaudi...

canape-angle-cuir-design-panoramique-madonna-156009"- Regarde moi...

Elle me fixait. Je ne la voyais pas, mais je sentais son regard posé sur moi. Je ne voulais pas la regardé. Je suis un homme, donc un peu lâche par définition. Ca m'a jamais posé de problèmes jusque là, ça me convenait même très bien. La lâcheté, je ne l'ai jamais considérée comme un défaut. C'est un genre d'égoisme et de protection qui me plait bien.

- Espèce de lâche.

Ah ben voilà, on y revenait. Je n'ai pas pu m'empêcher de sourire. Je savais qu'elle le verrait, et qu'elle prendrait certainement certainement ça comme une marque de détachement ou même d'irrespect. Mais ça m'était bien égale. J'avais juste envie qu'elle se barre, qu'elle arrête de me regarder et qu'elle disparaisse de ma vie. 

Un silence s'installa. Elle rendait décidément les choses plus difficile qu'elles ne l'étaient. Les femmes ont ce don de rendre les choses compliqués, de tout dramatiser, l'épreuve des adieux serait définitivement plus simple si les femmes pouvait mettre de temps en temps leurs conneries de sensibilité de côté pendant quelques minutes. Mais ça semble toujours au dessus de leurs forces, elles aiment se faire du mal je pense.

- Bon tu t'en vas maintenant? Tu vas pas rester planter comme un souche, ça t'enlaidis.

J'avais sorti ça comme ça. J'étais plutôt fier de ma phrase. Je l'a vis se retourner et sortir finalement de la pièce. Les mots que j'avais utilisé avait finalement eu l'effet escompter, enfin elle était parti. Je pouvais enfin m'installer sur mon canapé cuir véritable et allumer ma télé Full HD sans sa présence inssuportable chez moi. Elle était quand même vraiment corsée celle-là... 

Je ne sais plus exactement où je l'avais rencontré. Ca devait être y a une quinzaine d'années, il me semble... Elle était belle à l'époque. Elle avait en tout cas pas la taille de cachalot d'aujourd'hui. Et elle avait pas de rides. Ces horribles rides qui m'effraye désormais. Elle était jeune. Elle était amoureuse de moi. Ca me suffisait.

Je crois qu'on s'est mariés deux ans après. Je me souviens pas très bien de cette soirée, je me souviens seulement de Marianne, l'organisatrice du mariage, qui m'avait sucé dans les toilettes de la boutique comme personne ne l'avait jamais fait, deux jours avant la cérémonie. Elle avait une sacré bouche de salope elle... Et je dois admettre qu'elle s'en servait vraiment bien. 

Après ça j'ai du être père. Un gamin, je vois pas trop comment il est ça fais des années que je le croise simplement, quelque fois, dans les couloirs de l'appartement, et franchement il m'intéresse pas des masses. Il a l'air con. Comme sa mère. J'avais une chance sur deux, forcément le mioche à tout pris de sa mère... Manech qu'il s'appelle, parce que sa mère avait vu un film avec Audrey Tautou et avait trouver le prénom beau. Je trouvais ça d'une laideur incroyable, mais je savais qu'il m'intéresserais pas trop ce gamin, alors j'ai laissé faire.

Y a vraiment que de la merde à la télévision... J'ai beau avoir un grand écran, ça rend pas plus intéressant les programme qui y passe. Je me suis demandé ce que j'allais faire. Revivre enfin, certainement, loi de l'autre conne. J'ai entendu une porte s'ouvrir. J'ai eu peur que l'autre ne revienne déjà... Mais non, c'était le mioche, enfin plus trop mioche hein, il devait avoir 10 ou 11 ans maintenant.

- Elle est où maman?

J'avais oublié qu'il était là lui... Et je pouvais pas le foutre dehors lui, j'aurais eu des problèmes. Alors j'ai trouvé drôle de lui répondre des conneries.

- Elle t'as abandonnée maman... Parce qu'elle ne t'as jamais aimer, tu l'as rendu très malheureuse tu sais. Alors est partie pour ne plus jamais te revoir. Parce que tu es bête et moche et qu'elle a honte de toi!

Il m'a regardé comme ça, sans bouger, une lueure dans le regard que je ne lui avais jamais vu auparavant... J'ai presque eu un pincement au coeur, presque un frisson, dont j'eu rapidement honte. 

La porte de l'entrée s'est ouverte. Ce qu'il me restait de femme est à nouveau rentrer dans l'appartement, avec sa connasse de génitrice. Elles sont allées dans la chambre, ont pris des affaires, et elle a pris le gamin dans ses bras. Il semblait ne rien comprendre, c'était drôle à voir. Tous trois devant moi m'ont regardés puis sont sortis.

Seul... Enfin pour de bon... J'avais réussit à devenir le parfait salaud que je rêvais d'être. Et putain ce que c'était bon! J'étais fier de moi, fier du chemin parcouru. Fier de tout ce que j'avais accompli pour être detesté. Fier d'avoir perdu les dernières personnes qu'il y avait encore autour de moi. Je n'avais plus qu'à boire mon bon petit breuvage qui attendait au frigo depuis ce matin. Etais-je heureux? Non. Et maintenant que je suis mort, à me remémorer tout ça, condamner à revivre chaque instant qui me rapprochait de ce que je pensais être enfin le bonheur, suis-je heureux? 

Non. Je suis plus effondré que jamais, condamné à la mélancolie éternelle. Loin de ma femme. Loin de mon fils. Loin de la véritable issue de secours que j'aurais du empruntée."

28 mars 2012

Nouveau monologue pour ma pièce...

médical"Je ne suis pas fou vous savez. Je ne suis pas fou docteur... C'est vrai je le sais, j'ai déjà était interné quelques fois, mais ça ne veut pas dire que je suis fou docteur ! Ils me l'ont bien expliqué là-bas. Ils m'ont bien dis que c'était pas parce que j'étais en hôpital psychiatrique que j'étais fou. Alors je les crois du coup ! Et heureusement docteur, si je les croyez pas il me resterait quoi... C'est la seule chose à laquelle je peux me raccrocher. C'est mon seul espoir...

Qu'est-ce que je fais là docteur ? Je comprends pas... Expliquez-moi s'il vous plait... Ouvrez mes dossiers, racontez-moi, expliquez-moi ce qui ne va pas chez moi. Y a forcément quelque chose ! On interne pas les gens comme ça, sans raisons ! Je sais bien qu'à chaque fois j'ai pu sortir, mais pourquoi, indéniablement, je finis toujours par y retourner ?

Je suis fort docteur ! J'encaisse les coups, les épreuves... Je suis toujours là, complètement entier à vous parler ! Vous vous en rendez bien compte hein !

J'ai rencontré quelqu'un docteur... Oh je sais ce que vous allez me dire mais là je vous assure que c'est différent. Elle, elle est pas pareille vous comprenez. Je crois qu'elle cherche pas à me comprendre, qu'elle reste pour tout ce que je suis. C'est pas vraiment comme Estelle vous voyez, elle me flique pas ni rien elle, je vous jure ! Elle a un petit côté de Virginie mais physiquement elle ressemble plus à Sonia. Vous vous souvenez de Sonia hein ?

Stéphanie. Elle s'appelle Stéphanie. C'est pas très originale comme prénom hein ? Mais c'est pas grave. Des fois elle sniff des trucs pas claire. J'en ai pris une fois, elle voulait que j'essaye avec elle, et là docteur vous allez pas me croire, c'était merveilleux ! On le fais souvent ensemble maintenant. On boit un peu d'alcool avec, mais pas beaucoup docteur rassurez-vous ! Juste un petit peu, je sais que c'est pas bien de boire trop. Mais du coup on s'amuse bien tout les deux.

Vous savez docteur en plus elle fait très bien l'amour. J'ai découvert plein de choses, des choses qui m'aurait fait peur avant, mais là avec elle plus du tout. Parfois elle me mort, à des endroits très sensible, mais c'est très excitant docteur, ça m'apporte beaucoup de plaisir.

Docteur je suis pas fou, je vous le jure. Autrement je suis certains que je le saurais. On doit le savoir ce genre de choses non ? Comment je pourrais pas savoir quelque chose qui me concerne directement... Les gens fous ils tuent les autres personnes où ils se parlent à eux-même. Où ils veulent se suicider, se faire des marques sur les bras où tout ces autres trucs que je vois à la télé. Je fais pas ça moi docteur, vous le savez bien ! J'aime beaucoup mon corps, je me trouve beau docteur. Vous trouvez pas que je suis beau ?

Vous ne dites rien docteur... J'ai peur docteur... J'ai peur parce que je vois ma vie et que je ne l'aime pas. Je fais tout pour l'aimer, sérieusement je fais beaucoup d'efforts, je travaille beaucoup pour ça. Mais y a pas grand chose à aimer docteur vous savez.

Je dois rien dire d'autre docteur. Parce que je sais que vous allez tout interpréter et imaginez des tas de trucs. J'espère que vous avez bien tout compris docteur. M'abandonnez pas. Surtout pas. M'abandonnez pas... Restez près de moi. A qui je parlerais autrement... M'abandonnez pas..."

26 février 2012

Au détour du carrefour

zville1Au détour du carrefour... Il se retrouve planter là, comme un piquet, une espèce de corps vide et sans profondeur attendant bêtement qu'une solution miracle vienne à lui. Mais les solutions miracles, ça n'existe pas. Il le savait ça, pourtant, mais non, c'était plus fort que lui, il ne pouvait s'empêcher d'attendre. Alors il regarde les quatre chemins qui s'offrent devant lui, il semble presque se décider pour l'un d'entre eux mais au dernier moment, non, il fait demi-tour et il attend à nouveau.

Putain ce qu'il est con ce mec... C'est ce que je me dis à chaque fois que je le vois. On se croise de temps en temps, lorsqu'à mon tour je me retrouve perdu dans ce carrefour. "Bordel mais décide toi, tu vas pas attendre toute ta vie que les gens choisissent pour toi!". Alors il me regarde, me sourit, je sens bien qu'il appelle à l'aide et qu'il veut simplement quelqu'un pour s'en sortir, mais moi j'en ai rien à foutre, il m'inspire aucune sympathie ce mec, il m'inspire rien du tout d'ailleurs, si ce n'est de la pitié, du dégoût...

J'ai beau avancer dans ma vie, j'ai beau prendre des décisions, ben vous pouvez être sur qu'à chaque fois que je me dois de revenir dans ce carrefour désertique, brulant et glaçant à la fois, ben l'autre con il est toujours là. Je me suis même demandé si il était pas en train de mourir. Ca aurait été mieux pour lui, franchement vaut mieux crever que de rester comme un abruti à passer toute sa vie à attendre. Je le méprise ce pauvre type, il sert à rien, si ce n'est à me faire chier chaque fois que moi je veux avancer.

Je l'ai revu y a pas longtemps. Avec sa sale gueule de dépressif de merde. Plus le temps passe, plus j'ai envie de le tapper, de lui foutre des coups, de m'acharner, de le planter comme une vache et de lui ressortir les boyaux, de le vider complétement, de le regarder crever comme ça, au milieu du carrefour... Voir ses yeux sans expressions mourir, voir son silence, son souffle s'arrêter. Putain ce que ça me ferait du bien... Mais non, je l'ai pas fait encore, pourtant j'ai l'impression que si il disparaissait de cette saloperie de carrefour chaque fois que je m'y aventurerais, ben les décisions serait plus facile à prendre, je pourrais être bien et sur de moi et j'aurais pas à supporter sa présence merdique.

Au détour du carrefour, il attends. Ce mec, c'est le plus envahissant qui soit. Une fois qu'on l'a rencontrer, il trotte dans la tête, il nous empêche de dormir, il joue avec nos nerfs... C'est pas un ange derrière ses airs de pauvres types complétement paumé. C'est une espèce de démon caché, ce genre de démon qui se font passer pour ce qu'ils ne sont pas, c'est les plus pervers ceux-là. C'est pour ça que je le méprise et que je le déteste. Il a la même gueule que moi en plus, ce connard.

 

17 janvier 2012

L'ombre noire

2170850-l-39-homme-marche-sur-le-trottoir-avec-ombre-noireC'est une compagnie. Pas une ennemie, ni une amie. Elle n'arrive pas toujours quand je m'y attends, elle attends pas que je l'invite, parfois elle a besoin de venir me voir alors elle s'impose. La dernière fois j'étais au boulot, debout, sur la terrasse. Il faisait nuit, y avait une voiture garée juste en face. J'ai vu mon reflet. Y avait rien a distinguer, juste la forme de ma silhouette. Et c'est là que j'ai vu qu'elle était là. L'ombre noire. Juste en moi.

Je sais jamais comment la regarder. En face, droit dans les yeux, pour essayer de la comprendre. Baisser le regard, faire semblant que je ne l'ai pas vu. Tourner autour et essayer de tout voir en elle. Quoi que je fasse de toute façon, elle est toujours là, rien ne la fait disparaitre.

Et pis elle s'en va comme elle est venue. Sans bruit. Discrètement. Alors la lumière revient. Plus d'ombre, juste moi, moi tout entier, avec mes formes, mes gestes, mes expressions... Juste moi, apaisé, bien et serein.

L'ombre noire, je ne sais pas d'où elle vient, mais je sais qu'elle m'a toujours suivit. Depuis tout petit. Une fois, je devais avoir 11 ans, mes parents sont partis faire les courses et je suis rester tout seul chez moi, dans l'après-midi. Elle est arrivée. Je ne savais pas comment réagir à l'époque, elle m'effrayait, on a toujours peur de ce qu'on ne connait pas. J'ai pleuré, crier. Je me suis assis par terre, en boule, et j'ai senti les larmes coulés, puis les sanglots. J'avais envie de crier, de tout casser. "Dégage", que je me disais, "fous le camps, j'veux pas de toi...". Mais bien sur elle n'écoutait rien. Personne ne dis à l'ombre noire quand elle doit partir ou venir. Elle décide toute seule. 

L'ombre noir est restée près de moi à chaque étapes de ma vie. Silencieusement. discrètement. Il n'y a que moi qui puisse la voir, c'est là toute sa particularité. Un don... Une malédiction... Elle était là lorsque j'ai écrit mais plus beaux textes, réalisés mes plus belle performances. Elle était lorsque j'échouais, lorsque j'ai traversé les pires épreuves. Elle était là cette nuit de mars, j'ai eu le temps de l'apercevoir brièvement.

Quand je dis que je suis la seule à la voir, c'est pas tout à fait vrai. Certaines personnes, dans mon entourage, l'ont aperçu à quelques rares occasions. A ces moments là précis, elles savaient qu'elle était avec moi, à mes côtés. Je le voyais à leur façon de me regarder. Je sentais que là c'était bon, elles avaient conscience que l'ombre noire était avec nous.

J'ai abandonné l'idée de la faire disparaitre. Elle me fait encore peur, quelques fois, mais je me suis habitué à sa présence. J'ai même l'impression que sans ses apparitions, je me sentirais nu, perturbé, j'aurais l'impression d'avoir perdu une partie de moi. Je ne sais pas exactement d'où elle vient. J'ai cru un moment qu'elle venait de mes entrailles, puis j'ai pensé qu'elle venait de mon coeur et d'autres fois je pensais qu'elle venait de mon cerveau. Je sais qu'aucunes de ces possibilités n'est exacte, en même temps je sais qu'elles sont tout correctes. L'ombre noire vient de partout à la fois.

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