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Pour que le petit funambule ne tombe plus jamais de son fil...
26 décembre 2010

Derrière l'écran

ciel_nuitDerrière l'écran, il y avait moi. Il n'y avait pas de lumière, mais ce n'était pas obscur non plus. Il y avait simplement moi, debout. De derrière l'écran, on aurait pu me voir parfaitement. Cet écran d'ordinateur qui me fixait, qui me jugeait, mais qui en même temps m'offrait les notes de cette musique qui donnait à cette pièce une atmosphère calme, une atmosphère de paix...

Derrière l'écran, il y avait moi. Si quelqu'un m'avait vu à ce moment là, je ne pense pas que cette personne aurait été capable de dire à quoi j'étais en train pensais. Mes yeux était éteints et vides, mon regard n'arrivait plus à se fixer et mon corps semblait ne plus vouloir me porter. Je me suis retrouvé devant mon lavabo, devant mon miroir. Je n'étais plus que le reflet de moi-même... J'avais réussit à me perdre définitivement, à ne plus me reconnaitre.

Derrière l'écran, on ne voyait qu'une chambre vide. J'étais parti dans la salle de bain et du coup je n'étais plus visible. En fait si personne n'aurait pu dire à quoi je pensais, c'est simplement que je ne pensais à rien. On dit que c'est impossible, qu'on pense toujours à quelque chose. Et bien je sais maintenant que c'est faux, que c'est tout à fait possible... Que quand on a atteint un stade de non retour, un stade où on décide de s'arrêter, on ne pense plus à rien. On voit, on entend, on respire, mais on ne pense plus. Un peu comme si le cerveau se préparer déjà à la suite...

Derrière l'écran, on ne voyait toujours pas ce qui se passait. Comme si j'allais garder ce moment uniquement pour moi, les derniers moments de ma vie pour moi tout seul, partager ce moment d'intimité entre moi... et moi-même. Alors mécaniquement, alors que tout était prêt, j'ai effectué les gestes, c'était très lents mais incroyablement ordonné. Comme si j'avais fait ça toute ma vie... Une bouchés de médicaments délicatement coupés en morceau, suivit d'une gorgée de vodka. Une bouchée, une gorgée... Une bouchée, une gorgée... Et le pire dans tout ça, c'est que j'avais le sourire aux lèvres...

Derrière l'écran, j'avais réapparus. Je savais qu'il fallait que je me dépêche, que désormais le temps serait contre moi. Que le compte à rebours avait commencé. Alors j'ai prit mon téléphone portable, et j'ai envoyé en différé les messages que j'avais écrit pour chacun des gens que j'aime une heure auparavant. Je savais très bien que mon plan était infaillible... Lorsqu'ils liraient les messages, si certains se doutaient et faisait quelque chose, il serait trop tard. Et c'était très bien ainsi...

Derrière l'écran, j'avais à nouveau disparu. Je ne devais plus réapparaitre, du moins pas vivant. Alors je me suis allongé sur le lit. Je sentais que mon corps s'endormait. Je sentais que ce que je voulais était en train de se passer... Alors avec cette belle musique derrière, j'ai commencé à rêver. Je n'était ni réveillé, ni endormi, c'était un autre état indescriptible. J'ai pensé à mes proches, et je me souviens que j'ai un peu rit en pensant aux choses merveilleuses qu'on avait vécu ensemble. C'était de belles pensées... J'ai pensées à ces personnes décédées avant moi, en me disant que voilà, ça y est, j'y vais à mon tour.

Derrière l'écran, on pouvait apercevoir que le jour était en train de se lever. Et l'on devait m'entendre aussi... Parce que le calme qui c'était emparé de moi me quittait... J'avais froid sous mes ouvertures, puis d'un seul coup je transpirais tellement j'avais chaud... J'avais l'impression que ma tête allait explosé et que mon ventre allait implosé. Non, ce n'était pas possible, il fallait que ça se termine maintenant, ça prenait trop de temps et je souffrais trop, vivement la fin, aller s'il vous plait... Et je n'ai pas pu me retenir, j'ai senti la nausée venir, j'ai rampé jusqu'au lavabo et j'ai vomi, vomi... Finalement l'écran m'avait vu passer une nouvelle fois...

Derrière l'écran, on m'a vu repasser jusqu'à mon lit. Les heures était passer, et j'avais vomi, ce qui n'était pas prévu dans mon programme... Du coup, cela ne fonctionnerait peut-être pas, et certains donneraient peut-être l'alerte. Ca ne pouvait pas se passer comme ça, c'était pas possible... J'ai entendu mon portable sonner... J'ai vu les prénoms s'affichait. Certains avait eu les messages. Certains avait compris. C'était finit. J'ai voulu ouvrir la fenêtre et me jeter par dessus... Du huitième étage, ça ne pouvait plus manquer. Mais les forces me manquaient... Alors je n'ai réussit à qu'à sortir de ma chambre en rampant et à me cacher dans la cage d'escalier. Et là, je ne me souviens de presque plus de rien...

Je ne vois que quelques images... Du sang sur mes poignets... Des pompiers qui me tienne pour que je ne bouge plus... Leurs voix me menaçant de me mettre les menottes si je n'arrête pas de me mordre les bras... Je sais que je ne suis plus moi-même, drogués par tout ce que j'ai ingurgité. Je sais également qu'ils vont réussir à me sauver et que j'en ai pas envie. Je sais que j'ai tout rater, et je me dis clairement qu'en plus de rater ma vie, je suis également capable de rater ma mort...

Derrière l'écran, il y avait moi. Il y avait ce moi désespéré, malheureux, triste, ce moi qui souffrait tellement, ce moi à qui je voudrais tendre la main désormais, ce moi que je ne suis plus... J'ai entendu tellement de choses sur cette journée. Mais au fond moi seul sait ce qu'il s'est passer. Et ce qu'il s'est passer, 9 mois plus tard, j'arrive à l'écrire, j'arrive à exorciser, j'arrive à en parler. Même si personne ne sera jamais dans ma tête je sais que vous seul, qui avait l'adresse de ce blog, vous saurez le lire... Mais surtout lire à travers les lignes et comprendre. Pourquoi écrire tout ça et le détailler... Parce que j'en avais besoin, pour définitivement tourner la page et désormais regarder devant, cet avenir qui désormais m'ouvre les bras et met sur mon chemin des moments merveilleux et des personnes formidables... Qui m'ont offerts ce qui m'avais toujours manqué: la joie de vivre.

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Commentaires
S
Tout contre toi, je te serre dans mes bras, et c'est à la vie que je me serre. Mes mains caresse ton dos, ta peau. Et c'est écrit, maladroitement certes, mais c'est écrit « je suis en vie »<br /> <br /> Tout contre toi , je t'écoute me dire «Des dominos sont tombés, beaucoup trop que j'aimais. »<br /> Dans ce tourbillon où tout s'écroule tu attendais ton tour. Mais mon amour si tu tombes qui tombera avec toi?<br /> <br /> Tout contre toi, on te serre dans nos bras, et c'est à la vie que l'on se serre. Fais de ton monde un équilibre. Tiens toi fort, les pieds au sol. Evites le vent, fixes au loin. Rien ne sers de regarder au sol, ceux qui sont déjà tombés. Ils n'y sont plus tu sais. Ils sont loin déjà mais si un jour ta tête se baisse et tes yeux cognent le sol, Je t'en supplie fais de ton monde un équilibre, tiens toi fort, les pieds au sol. Fermes les yeux ils sont là, en toi. Mais s'il te plais, évites le vent , fixes au loin et si devant ça tombe, penses à nous derrière toi.<br /> <br /> Tout contre toi je me dis, tu as deux L et moi aussi, rien ne sert de mourir pour voler tu sais...
M
je me souviens aussi de cette nuit là, je devais fêter un no-limit avec mes amis brestois et comme prise d'un mauvais pressentiment, impossible d'y aller,trop mal au ventre je me couche à minuit, dépitée, seule dans le noir, personne ne m'a attendu, tout le monde s'en fiche, tout le monde s'amuse... je me souviens de cette nuit de cauchemars, de ce portable qui sonne, de ce réveil brusque au milieu de gens bourrés, de ce sms, de ces appels avec Anne, de la décision d'appeler les pompiers, de ta voix au téléphone, de moi qui te dit : Alex, ne saute pas par la fenetre (moi qui te donne cette putain d'idée : sauter du 8e étage...) de la trouille, d'etre enfin rassurée, je me revois, en me disant que ma vie s'écroule, que je suis une loque, je sombre avec toi, me fais largué quelques jours, après, attrape une maladie qu'on a jamais su ce que c'était, bizarre, ... Je me souviens de cette chambre jaune, de mon coeur éclaté, de ton visage blanc et de ton regard perdu, de ton esprit ailleurs, et de ton corps drogué d'antidépresseurs entre autre... mais je me souviens aussi de ton sourire jeudi soir et de tes mots qui m'encouragent...
E
Je me souviens aussi parfaitement de cette journée, qui pour moi, a été une des pires de ma vie.<br /> <br /> Je me vois encore lire ton message entre deux sommeils, parler à ma sœur, lui dire que c'était pas dans tes habitudes de me dévoiler tes sentiments. La fatigue étant trop lourde, me voilà reparti dans le monde des rêves. Comme je regrette ...<br /> <br /> Je me vois encore regarder mes appels en absence, m'interroger sur ce numéro que je n'avais encore jamais vu. " Vous avez un nouveau message, appeler le 888 pour le consulter ". Au fond de moi j'avais un mauvais présentement. Le cœur hésitant je l'écoute. Une voix jusqu'à maintenant inconnu me parler mais je ne comprenais pas, tout ces mots ce mélanger dans ma tête. Je l'ai donc écouter une seconde fois et là tout est devenu clair ... <br /> <br /> Je me vois encore raccrocher, poser mon portable sur la table, m'asseoir sur le canapé le regard vide, penser à tout et rien en même temps. Et là la question qu'il ne fallait absolument pas poser " ca va ? " ... Les larmes me sont monter, la colère de pas avoir été là et surtout, oui surtout, l'impuissance de ne rien pouvoir faire pour te venir en aide. <br /> <br /> <br /> C'est fou comme certain fait reste gravé dans la mémoire...<br /> <br /> Nous sommes à la veille d'une nouvelle année qui signe la fin de ce mauvais souvenir. Nouvelle page, nouveau chapitre qui, je te le souhaite du plus profond de mon cœur, sera signe de bonheur de joie et surtout d'amour.
C
Nous avons passé tellement de temps à discuter à travers ce petit écran et je te connais si bien... que j'ai l'impression d'avoir vécu chaque seconde de cette nuit avec toi. Je te lis et les images défilent dans ma tête au rythme de tes mots.<br /> <br /> Je revois aussi le moment terrifiant où j'ai allumé mon téléphone portable et où j'ai senti que mon coeur ratait des battements...<br /> Je revis ces instants où j'aurais aimé être près de toi, réchauffer tes mains glacées et soigner tes poignets blessés.<br /> Je repense à cet instant où j'ai pu enfin te voir et faire la chose qui me tenait le plus à coeur après tout ça : te prendre dans mes bras.<br /> <br /> Cet Alex-là, ce petit oiseau tombé du nid que j'avais senti si fragile depuis si longtemps, cet Alex perdu dans une chambre jaune puis allongé dans les draps blancs d'une chambre d'hôpital, m'a appris une chose merveilleuse, il m'a appris à serrer mon Chouchou dans mes bras...<br /> <br /> Te rencontrer est vraiment l'une des plus belles choses qui me soient arrivées... et je suis heureuse qu'après moi ce soit l'avenir qui t'ouvre enfin les bras.<br /> <br /> Ce geste-là, nous aurons à présent toute la vie pour le faire et crois-moi, nous ne nous en priverons pas...
Pour que le petit funambule ne tombe plus jamais de son fil...
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