L'enfermement
Rien n'est plus terrible que l'enfermement... Et j'ai vécu les deux formes d'enfermements possibles: l'enfermement psychologique, et l'enfermement physique. Je n'étais pas moi, seulement un animal dans une cage, qui a besoin de courir, de regarder le ciel, de s'allonger, de rugir... Et qui ne faisait que les quatre cents pas dans une cage bien trop étroite...
Je crois que je commence à comprendre comment sortir de cette cage. Je crois même que j'ai commencer... Mes mains s'accrochent, souffrent terriblement mais commencent à écarter le mur qui me servait de prison et de barrière. Je sens le vent sur mes doigts, le monde extérieur, je sens les insectes grimpaient lentement sur ma main, je ressens la nature, la ville, la campagne... Je ressens la vie...
Je souris, parce qu'enfin le monde court entre mes doigts. Je me libère de cette camisole que je me suis infligé à moi-même. Lorsque je suis sorti de cet établissement qui m'a maintenu enfermé plusieurs semaines, je ne savais pas encore que le plus dur était devant moi, car il est beaucoup plus difficile de vivre en éxtérieur mentalement, que physiquement... Et je suis tellement fier de moi, tellement fier des progrès que je fais chaques jours, tellement fier de me voir sourire et de réaliser que j'aime ce que peut m'apporter la vie...
Mes mains seuls sont à l'extérieur. Et j'ai eu beaucoup de mal à les extirper. Mes ces mains me donnent le courage, l'envie, la motivation pour désormais faire tomber ce mur, voir les briques s'écroulés sans résistance, voir les fissures glissées tout le long des pierres, voir la lumière me fouetter le visage de plein fouet... Je sais que cette heure est proche. Je sais que ce mur n'est plus aussi solide qu'avant, qu'il n'est plus infranchissable, je sais qu'avec l'espoir il n'y a plus d'obstacle.
Mais surtout... Je sais quels sont les personnes qui seront debout derrière, lorsque tout sera tombé. Je retrouverai les personnes qui me chuchottaient ou me criaient tellement de choses à travers le mur, celles qui ne sont jamais partis, découragés, je retrouverai ces hommes et ses femmes qui ont unis leurs forces pour faire tomber la première pierre, qui a fait tomber la suivante, et qui m'a permis de glisser mes mains pour écarter ce mur qui plus jamais ne se reconstruira face à moi...