L'annonce
Aujourd'hui, un très bon ami à moi m'a annoncé qu'il était atteint du V.I.H.
Je me suis toujours demandé comment je pourrais réagir si quelqu'un devait m'annoncer ça un jour. J'avais tout dans ma tête, pas de mélodrame, pas de "je m'en foutisme", les mots sont choisit, un soutien, une écoute... Bref, le genre de choses que l'on peut voir dans les feuilletons télévisés ou au cinéma.
Mais en fait, rien, absolument rien, ne peut nous préparer à ça... On peut réellement savoir comment on va réagir, au moment où on le vit. Je ne sais pas si il y a de bonnes ou de mauvaises réactions. Je n'ai pas dis grand chose, j'ai réagit comme si il avait dis quelque chose de beaucoup moins grave, pour dédramatiser certainement... J'ai écouter, mots pour mots, son engagement dans les associations pour la lutte contre le sida, son idée de campagne d'affichages, il m'a même demandé si j'étais d'accord pour être sur une photo de cette campagne. Comment aurais-je pu dire non...
Je crois que je n'ai pas bien réalisé la chose sur le moment... C'est maintenant que je comprends. Maintenant que je comprends pourquoi il va souvent à l'hôpital. Pourquoi il prends autant de médicaments. Pourquoi des fois il ne sortait pas avec nous à cause du bruit, de la fatigue et ce genre de choses...
Le Sida, on nous en met plein les oreilles pour qu'on soit bien informé de tout. Mais en fait, on ne l'est pas tant que ça... J'ai pas su quoi lui dire, ce que je devais faire, comment réagir... Finalement la plus belle des choses, c'est son sourire, c'est façon de l'avoir banalisé dans sa vie, c'est sa dignité et son courage, et le fait de ne pas en parler, qu'au bout de quelques mois, aux personnes à qui il a vraiment envie d'en parler...
Aujourd'hui, un très bon ami à moi m'a annoncé qu'il était atteint du V.I.H. Et, affreusement, alors que désormais je sais qu'il porte une part de mort en lui, cette maladie qui, dans longtemps, le fera nous quitter, j'ai découvert une nouvelle part de vie en moi... Cette part de vie que je voudrais lui insuffler mais que je ne peux pas... Alors que cette part de vie continue à me faire avancer, ne serait-ce que pour lui.